Le Data as a Service est‑il la prochaine étape de l’Open Data ?

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« Rendez vos données disponibles » : pendant plus de dix ans, la démarche Open Data a galvanisé collectivités, entreprises et start‑ups. Mais, à l’ombre des portails de téléchargement, une nouvelle logique se forme. Elle ne se contente plus de publier un fichier CSV, elle orchestre la donnée comme un produit prêt‑à‑consommer, monétisable, mesurable et gouverné : le Data as a Service (DaaS). Est‑ce le nouveau visage de l’Open Data ou un virage radical ?

Qu’est‑ce que le Data as a Service ?

La promesse pragmatique du DaaS pourrait être comparée à celle d’un « Netflix de la donnée » : un catalogue où l’on s’abonne pour recevoir, en temps réel, les ensembles de données dont on a besoin, déjà nettoyés, documentés, facturés à l’usage et livrés via API plutôt qu’en téléchargement manuel.

Une place de marché avant tout

Au cœur du modèle se trouve la Data Marketplace. Elle relie producteurs et consommateurs, et comme n’importe quel SaaS, applique des règles de qualité et gère paiement, droits, versioning, support, etc.

De la livraison batch au temps réel

Contrairement aux portails Open Data statiques, un service DaaS peut exposer des API REST gérant le versioning, pousser des flux en streaming lorsque les capteurs changent, facturer à la requête, monitorer la consommation et garantir la traçabilité.

Pourquoi maintenant ?

Le cloud a « banalisé » le stockage illimité, les API Gateway rendent l’exposition sécurisée et le besoin de monétiser la donnée pousse les organisations à transformer un centre de coût en source de revenu. Résultat : la donnée devient un produit – packaging, SLA et expérience utilisateur compris.

Data as a Service vs Open Data : même racine, logique différente

Si les deux approches partagent la même intention (faire circuler l’information), l’Open Data a ouvert la voie, là où le DaaS pousse la professionnalisation jusqu’au bout : gouvernance, modèle économique, qualité de service.

Petit point sur les différences :

  • Motivation
    • Open Data : transparence, réutilisation citoyenne.
    • DaaS : création de valeur métier, monétisation, partenariats stratégiques.
  • Format de diffusion
    • Open Data : fichiers téléchargeables (CSV, GeoJSON) mis à jour périodiquement.
    • DaaS : API versionnées, flux temps réel, SDK et webhooks.
  • Modèle économique
    • Open Data : gratuit ou licence ouverte.
    • DaaS : abonnement, pay‑per‑use, freemium.
  • Contrat de service
    • Open Data : très peu de SLA formels.
    • DaaS : SLA explicites (disponibilité, latence, support).
  • Gouvernance
    • Open Data : publication ponctuelle, peu de suivi.
    • DaaS : cycle complet de qualité, versioning et support client.

L’Open Data est la source, le DaaS la forme packagée qui répond à la consumérisation de l’IT et à la recherche de revenus récurrents.

Usages et bénéfices du DaaS

Retenons qu’un service DaaS déverrouille trois leviers simultanés : la rapidité (décisionnelle ou opérationnelle), la monétisation et la confiance.

Voici quelques exemples d’usages et bénéfices du DaaS, dans le secteur public ou privé.

  • Enrichir la prise de décision
    Un assureur alimentant ses modèles de risque sécheresse via un flux d’imagerie radar « prêt à l’IA » réduit drastiquement le time‑to‑insight.
  • Monétiser un patrimoine caché
    Un grand distributeur anonymise ses données de fréquentation magasin et les commercialise auprès d’urbanistes ; la marketplace fait office de point de vente et de contrat.
  • Construire des écosystèmes
    Des fournisseurs du BTP publient l’empreinte carbone certifiée de leurs matériaux, architectes et entreprises l’exploitent instantanément pour concevoir des bâtiments conformes aux normes.
  • Accélérer l’innovation citoyenne
    Une métropole expose son trafic en temps réel ; les développeurs créent des apps prédictives, les plans premium financent la maintenance.
  • Simplifier la conformité
    Chaque appel d’API est tracé ; RGPD, souveraineté et audit deviennent contrôlables, alors que les portails Open Data peinent à suivre les réutilisations.

Initiatives publiques et dataspace européens : l’heure des verticaux

La Commission européenne pousse actuellement une génération de data spaces sectoriels où la logique DaaS organise des écosystèmes « souverains ».

On pense notamment à Agdatahub, dans l’agriculture, qui trace la chaîne de valeur du champ à l’assiette, en jouant ce rôle d’intermédiaire pour que coopératives et industriels échangent en confiance (AgriDataSpace).

Dans l’automobile, le consortium Catena‑X fédère plus de 300 entreprises autour d’un espace de données sécurisé où chaque fournisseur partage ses indicateurs carbone par pièce, sur tout le cycle de vie d’un véhicule.

Ces data spaces reprennent les mécanismes des places de marché cloud (AWS Data Exchange, Snowflake Marketplace, Google Ads Data Hub…) mais inversent l’ordre des priorités : l’interopérabilité et la souveraineté passent avant la captation de valeur. Même logique : tout y est « as a Service », mais fédéré, sans enfermer dans un fournisseur unique.

Le Data as a Service ne remplace pas l’Open Data, il le fait grandir

Chez Blueway, nous considérons le DaaS comme la résultante de quatre fondations déjà incarnées dans dans notre plateforme Phoenix : découverte (Data Catalog), gouvernance et qualité (MDM), préparation et orchestration (ESB) puis exposition sécurisée (APIM).

Ce continuum outille les éditeurs de portails Open Data autant que les organisations qui veulent franchir le pas vers un service de données récurrent.

Ainsi, Phoenix devient le moteur de contribution qui prépare et pousse les jeux de données vers n’importe quelle marketplace (qui peut alors se concentrer sur la monétisation et l’expérience utilisateur). Autrement dit : Phoenix fabrique le « produit data », la plateforme de DaaS n’a plus qu’à le vendre.

Là où l’Open Data offrait la liberté, le DaaS ajoute la fiabilité, la mesure et la monétisation. Les organisations qui maîtrisent déjà la publication ouverte disposent donc d’un tremplin idéal pour franchir le cap et transformer leur patrimoine informationnel en véritable service durable, gouverné et rentable.

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Alexis De Saint Jean
Alexis de Saint Jean
Directeur Innovation Fasciné par l’impact des nouvelles technologies sur nos organisations et sur notre environnement, Alexis est un mélange bien dosé de data, de cloud, de curiosité et de bonne humeur. Son expérience de près de 20 ans lui permet d’apporter une vision globale du marché et d’en évaluer les tendances clés. Au besoin, il peut aussi vous préparer quelques belles pizzas au feu de bois…
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