Comment les Data Exchange Place deviennent incontournables pour innover et imaginer de nouveaux services !  

Mise en place d’une Data exchange place

« La data est le pétrole du XXIe siècle ». Cette phrase est tellement répétée et commentée depuis des années qu’elle apparaît comme une évidence. Pourtant, en dehors de secteurs bien identifiés comme ceux du marketing et de l’advertising, et plus proche de nous les réseaux sociaux, l’IA et le machine learning, force est de constater que la réalité du terrain pouvait mettre à mal cet énoncé.

Mais aujourd’hui, la « maturité data » du marché a placé la donnée comme pierre angulaire de n’importe quelle activité, dès lors qu’il est nécessaire de maîtriser une chaîne de valeur de bout en bout. On peut même dire que la gestion de la donnée est désormais une composante indispensable de la chaine de valeur !

Pourtant, quelle organisation peut actuellement se vanter de gérer seule cet aspect ? Car qui dit chaîne de valeur dit intervenants multiples. Il apparaît ainsi comme essentiel de pouvoir échanger, voire monétiser, de façon centralisée ou décentralisée, cette fameuse donnée.

Alexis de Saint Jean, directeur de l’innovation, nous dévoile les secrets de ces plateformes d’échange de la données (Data market place ou Exchange place) qui assurent le partage, la sécurité et le transport de ce carburant nécessaire au moteur de l’économie numérique.

Pourquoi le partage de données entre les organisations est devenu « clé » dans l’économie d’aujourd’hui ?

Quel que soit le type d’entreprise, il est aujourd’hui quasiment impossible de maîtriser de bout en bout le cycle de vie d’un produit, d’un service ou d’une vente. De fait, il est difficile de bien connaître l’utilisation qui est faite de ces produits/services, dans quel contexte, en combinaison avec quels autres produits/services, donc d’apprendre de ses clients. Sans cette vision complète en termes de données de tous ces processus, comment faire évoluer l’existant ou imaginer de nouveaux services, seul dans son coin ? Sauf à s’appuyer sur des tiers pour échanger de la donnée en rapport avec ces produits/services.

« Ces problématiques de partage de la donnée sont connues depuis longtemps dans le domaine de l’advertising notamment, et des solutions ont été mises en place, que l’on va retrouver aujourd’hui dans d’autres secteurs d’activité grâce à la maturité croissante des organisations dans l’utilisation de la donnée. »

Alexis de Saint Jean – Directeur de l’innovation

À titre d’exemple, un industriel dans le secteur de l’automobile fabrique des mécanismes/ sous-ensembles, et possède de fait des données liées à cette fabrication. Ces mécanismes vont ensuite être vendus à un constructeur automobile qui va les inclure dans ses véhicules. Celui-ci va donc également capter des données liées à l’utilisation de ces mécanismes dans son parc. Ces véhicules vont enfin être vendus à des utilisateurs finaux, mais il va être très difficile de capter de la donnée d’utilisation à cette étape par le fabricant initial des mécanismes. Pour avoir une vision complète d’un cycle de vie, de l’utilisation d’un produit/service, il est donc nécessaire de partager de la donnée entre différents acteurs.

Un fabricant de semences agricoles va rencontrer les mêmes problèmes pour faire évoluer son produit : comment peut-il avoir accès aux informations concernant le rendement, sur quelles parcelles son produit est déployé, dans quelles conditions, quelle est la typologie du sol ?

« L’enjeu de partage de données se retrouve dans l’ensemble des organisations, que ce soit en B to B, en B to C, en B to B to C, et même en B to G pour le volet gouvernemental. »

Alexis de Saint Jean – Directeur de l’innovation

Le « Data Exchange » entre acteurs d’un même écosystème est devenu nécessaire pour suivre la totalité de la chaine de valeur : c’est une véritable « Data Economy » qui est en train de se mettre en place.

Pouvez-vous clarifier la différence entre Data Marketplace et Data Exchange Place ?

Pour reprendre l’exemple du secteur automobile, les acteurs de cet écosystème ont tout intérêt à former un conglomérat pour créer une zone d’échange de la donnée. À l’inverse une organisation disposant d’une position hégémonique dans son secteur – à l’image de Google – a tout intérêt à monétiser l’accès à ses données d’une façon ou d’une autre, car elles serviront un business tiers. 

« Une Data Marketplace implique l’idée de monétisation de produits « data ». Il peut s’agir de données (brutes ou préparées), de processus de traitement, mais également des modèles d’intelligence artificielle (IA) par exemple. »

Alexis de Saint Jean – Directeur de l’innovation

Et pour y accéder, il faut payer ! Même si sur de nombreuses Data Marketplaces il existe généralement de nombreux produits « gratuits ». Ainsi, on retrouve généralement cette notion de monétisation lorsqu’il s’agit de partager de la donnée vers l’extérieur de l’organisation.

Sur une Data Exchange Place, on trouve ce principe d’échanges sans monétisation en tant que telle. Cette approche est plus présente à l’intérieur d’un même écosystème, comme dans les grandes organisations avec des filiales implantées au niveau mondial qui vont pouvoir venir chercher de la donnée de façon centralisée, sécurisée, tracée et éventuellement anonymisée (pour le RGPD). On retrouve également cette approche dans le domaine public qui répond déjà en partie à cet enjeu avec l’Open Data, par définition gratuite.  

Quels sont les avantages et inconvénients des approches centralisée et décentralisée ?

À partir du moment où il y a partage de données, il faut se poser les questions de la propriété mais également de l’emplacement des données et donc de la réglementation.

« Il existe d’un côté une approche centralisée type Data Market place portée par de grands fournisseurs nord-américains, comme AWS ou Snowflake. »

Alexis de Saint Jean – Directeur de l’innovation

On y trouve de la donnée, des modèles, du traitement pré-fabriqués de la donnée … Ici le vendeur doit pousser, déplacer ses données vers la Data Market place de fournisseurs comme AWS ou Snowflake. 

« De l’autre côté on trouve une approche décentralisée plus présente en Europe, notamment pour des enjeux de souveraineté. »

Alexis de Saint Jean – Directeur de l’innovation

L’Europe n’a pas encore réussi à mettre en place une dynamique de Cloud souverain européen proposant une couverture fonctionnelle équivalente à celle des 3 fournisseurs Cloud américains qui se partagent l’essentiel du marché : AWS, Microsoft Azure et Google Cloud Platform. L’approche décentralisée permet une mise en relation directe entre le fournisseur de données et le demandeur.

Dans ce cas, la donnée est stockée au bon vouloir des parties prenantes : par exemple chez un fournisseur français comme OVH, ou On Premise dans ses propres data centers. Si cette approche favorise la souveraineté des données (vendeur et acheteurs ont le choix de stocker leurs données où ils veulent) elle entraine cependant une gestion plus importants des fournisseurs et de la facturation (multiples tiers plutôt qu’un tiers central).

Comment voyez-vous évoluer ce marché autour des plateformes d’échange de données et de marketplace ?

Si l’échange de données n’est pas nouveau, c’est la démocratisation de l’usage de la data et des outils nécessaires pour l’exploiter qui va évoluer, notamment autour des enjeux liés au Machine Learning et à l’Intelligence Artificielle. Car pour nourrir ces algorithmes, il faut de la data.

« Pour innover ou inventer de nouveaux services, il faut réussir à embarquer l’intégralité de la chaîne de valeur et du cycle de vie d’un produit. »

Alexis de Saint Jean – Directeur de l’innovation

Cela va poser la question de la propriété des données et de ses conditions d’échanges, car de nombreux acteurs peuvent intervenir tout au long de cette chaîne de propagation de la valeur. Le problème de la réglementation doit également être pris en compte, notamment avec le volet RGPD, car il est nécessaire de mettre en place des gardes fous sans pour autant freiner l’innovation.

« C’est le sens de l’histoire d’aller vers toujours plus de partage de la donnée entre les organisations, c’est un accélérateur pour créer de la valeur. »

Alexis de Saint Jean – Directeur de l’innovation

Des initiatives Européennes visent à encadrer la propriété intellectuelle de la donnée, ce qui prend du temps. Mais une fois adoptées, il n’y aura plus de marche arrière.

Comment la plateforme Phoenix est-elle liée à cet enjeu ?

« Il y aura de plus en plus de plateformes d’échanges dédiés à des domaines particuliers (automotive, transport, agroalimentaire, tourisme…), car chaque segment de marché a besoin d’avoir une vision globale de son secteur d’activité. »

Alexis de Saint Jean – Directeur de l’innovation

Mais pour permettre l’échange de données avec une approche décentralisée, il faut établir une infrastructure sécurisée qui va gérer les échanges, mais également un contrat et une facturation. La plateforme Phoenix de Blueway est par nature un socle de l’échange de la donnée intra et inter organisation. Puisqu’elle est une plateforme de la gestion et de gouvernance de la donnée, son utilisation pour piloter une Data Exchange Plateform prend tout son sens. Elle est d’ailleurs déjà en capacité de publier des informations vers les Data Market places de façon sécurisée grâce à son module APIM (API Management).

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