L’urbanisation du Système d’Information (SI) est une démarche d’évolution du SI, au travers de la planification, l’organisation et l’intégration des composants IT existants et futurs dans un cadre d’architecture global et cohérent afin d’aligner le SI avec les objectifs stratégiques de l’entreprise. Elle vise pour cela à faciliter la gouvernance, aligner la vision métier et IT, renforcer l’agilité du SI et harmoniser et standardiser les composants et leur fonctionnement.
Comment s’y prendre alors pour initier puis mener à bien son projet d’urbanisation du système d’information ? En apparence, c’est un vaste programme. Mais de nombreuses organisations s’y sont déjà attelées avec succès, construisant une brique après l’autre les piliers de leur transformation digitale.
Un contexte d’évolution des systèmes d’information et des architectures qui renforcent les enjeux d’harmonisation et de gouvernance
Le contexte d’évolution des systèmes d’information et de leur architecture IT a également un impact direct sur les projets d’urbanisation. Alors que l’idée de migration dans le Cloud est sur toutes les lèvres, les PME et ETI, mais aussi de nombreux grands comptes, s’appuient encore majoritairement sur des infrastructures hybrides, entre Cloud et on-site. Pour ces organisations, une transition progressive est souvent la seule manière d’avancer sans heurt, en faisant évoluer une à une les diverses briques applicatives. Les outils métiers s’intègrent ainsi à l’architecture dans le Cloud, en fonction des capacités techniques et au gré des besoins.
Au fur et à mesure de la progression des applications SaaS dans les entreprises, se créent des systèmes de plus en plus hybrides. Bien souvent, cet environnement composite est appelé à durer : dans les faits, peu d’entreprises peuvent imaginer migrer leur SI à 100%. La plupart d’entre elles devront toujours composer avec des environnements hétérogènes et les contraintes que ceux-ci impliquent.
Dans ce contexte, la structuration du Système d’Information est une nécessité. Au-delà même de l’organisation des échanges, l’urbanisation du système d’information peut avoir un impact fort sur les performances des architectures hybrides.
Les applications verticalisées pour chaque besoin singulier se multiplient. Et souvent, on rentre de force l’enjeu dans une case. Ces outils cloisonnent et ne prennent pas en compte le rôle essentiel de l’humain dans l’échange d’information.
Edouard Cante, Directeur Général Adjoint Produit chez Blueway

Interopérabilité entre processus et données : le cœur de l’agilité d’une entreprise.
Quels enjeux d’urbanisation apparaissent avec la cloudification du SI ?
1. La diversité d’applications et de formats
Avec l’essor des outils en mode SaaS en parallèle des applications sur site, les systèmes d’information se complexifient. De plus en plus de versions et de générations de logiciels sont ainsi amenées à coexister, certaines très anciennes.
Toutes ces différences créent des disparités de langage : les normes et formats diffèrent, certains finissant par être obsolètes. La communication devient difficile entre des applications n’utilisant pas les mêmes codes.
Ces échanges hétérogènes peuvent rapidement entraîner un traitement erroné ou incomplet de la donnée. Celle-ci est pourtant une aide décisionnelle précieuse et son intégrité doit être préservée.
2. Le cycle de vie des applications
De leur déploiement à leur fin de vie, les applications évoluent de manière différente, et leur maintenance également. Ce phénomène est accentué par les outils en mode SaaS, dont l’évolution est rapide, les changements de version fréquents et les maintenances automatisées.
Ces applications sont pourtant interdépendantes. Et plus leurs évolutions sont disparates, plus ces interdépendances sont difficiles à maîtriser. En cas de mise à jour trop tardive ou d’erreur d’une application, c’est l’ensemble du parc qui peut être impacté durablement.
Harmoniser et cartographier le SI en tenant compte de ces dépendances va permettre de localiser les sources d’erreur et d’éviter de bloquer les processus métiers qui exploitent la donnée.
3. La disponibilité des applications
La disponibilité applicative est cruciale pour mettre en œuvre les processus informatiques et métiers transversaux au Système d’Information. Dans le cas des applications SaaS, cette disponibilité peut être perturbée et entraîner des problèmes de transmission de l’information, voire des pertes de données en cas de problèmes extérieurs (exemples : panne réseau, indisponibilité des serveurs…).
Pour mieux garantir la communication, il est donc nécessaire de disposer d’une brique garantissant la continuité des échanges malgré les interruptions. La persistance de la donnée est une nécessité pour décharger les collaborateurs d’opérations manuelles et d’oublis éventuels.
4. La localisation des données
Si la localisation des données est relativement simple dans le cas des infrastructures on-premise, les SI hybrides et non structurés rendent la tâche plus complexe.
L’évolution des applications et des hébergements créent parfois des changements de chemin pour la donnée, ou d’autres problématiques d’accès qui freinent son utilisation.
Dans un SI non urbanisé où la communication inter-applicative est limitée, l’architecture entière subit ces changements inattendus : les modifications doivent alors être faites individuellement et manuellement, avec les risques d’erreur et les lenteurs que cela implique. Une communication unifiée permet quant à elle de notifier automatiquement tout changement dès qu’il survient.
5. Le manque de lisibilité en cas d’erreur
Multiplier les applications sur site et dans le Cloud sans structurer l’ensemble contribue à brouiller la compréhension du SI : en cas d’erreur, il devient difficile de localiser la source. Ces sources sont d’ailleurs d’autant plus nombreuses que la communication entre applications est peu structurée.
De cette rapidité de résolution des erreurs dépend pourtant la performance de l’entreprise. Avec une data omniprésente dans les processus, tous les métiers sont concernés par le besoin de lisibilité du SI. En cartographiant les flux et en mettant en place une supervision globale, il est plus simple d’identifier les failles dans leur circulation.

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Comment l’urbanisation du système d’information hybride répond-elle efficacement à ces défis ?
L’urbanisation du système d’information contribue à rendre l’architecture du SI lisible et à la rationaliser. Grâce à l’organisation de son système d’information, l’entreprise établit une cartographie de ses flux et de ses briques applicatives et s’adapte mieux aux environnements hybrides.
A cette bonne connaissance du SI s’ajoute une communication inter-applicative fluide entre les logiciels déjà en place : un avantage de taille pour des petites et moyennes entreprises qui n’ont pas la possibilité de remplacer leurs applications les plus anciennes.
L’urbanisation crée une chaîne d’information entre les applications et permet donc d’agir efficacement, que le SI soit opérationnel ou pour faire face à toutes les défaillances possibles.
Elle se met en œuvre selon quatre axes principaux :
Communication inter-applicative
La communication point-à-point est éliminée : ce sont les applications qui viennent collecter l’information dont elles ont besoin dans un bus données central. La data circule plus facilement grâce aux demi-connecteurs et aux formats communs.
Cycle de vie des applications
Les sources d’erreur liées aux évolutions applicatives et leurs conséquences peuvent être analysées.
Toute évolution est communiquée à l’ensemble du système, qui peut s’adapter rapidement plutôt que d’être à l’arrêt.
Persistance des messages
L’urbanisation peut s’accompagner d’une couche middleware dédiée à la continuité d’information. En cas d’interruption de la communication, l’échange est « mis en pause », programmé pour reprendre dès que possible.
Supervision des flux
L’urbanisation permet une prise d’action plus rapide, même en cas d’erreur. Grâce à une vue plus globale du SI, les erreurs peuvent être classifiées et de vrais diagnostics posés pour des correctifs durables.
Ces apports de l’urbanisation du SI répondent à la fois aux besoins des entreprises ayant opté pour le Cloud hybride, mais aussi à ceux des utilisateurs de multi-Cloud. Ce dernier apporte en effet une part de complexité supplémentaire, avec d’éventuels problèmes d’interopérabilité et un besoin de supervision plus important.
Nous sommes persuadés que l’automatisation est un support et non une fin en soi. La transformation digitale doit être inclusive et rattacher tous les acteurs au circuit global de l’information. Dans ce contexte, comment mettre concrètement cela en place en pratique ?
Edouard Cante, Directeur Général Adjoint Produit chez Blueway
Etude de cas : 5 fondamentaux pour réussir son projet d’urbanisation du SI au sein d’une coopérative agricole
Comme tous les secteurs, le monde agricole est agité par de profondes transformations : obligations réglementaires renforcées, nouveau paysage concurrentiel, modèle financier à stabiliser… La coopérative agricole dont il est question dans cette étude de cas a bien conscience de la nécessité de s’adapter à ces évolutions. Sous l’impulsion de la DSI, le groupe coopératif initie un chantier de transformation.
Voici les 5 fondamentaux qui ont structuré cette démarche :
1 – Définition d’une trajectoire cible du Système d’Information
L’objectif du projet d’urbanisation du SI : utiliser le digital pour accompagner la transformation de la coopérative, autour des axes stratégiques définis par la direction. Ce chantier vise aussi à s’affranchir des problématiques occasionnées par l’existence d’un important système hérité (SI legacy).
La construction d’une stratégie omnicanale est au cœur de cette transformation. Il s’agit d’améliorer le niveau de services apporté aux agriculteurs adhérents à la coopérative et d’en faciliter l’accès grâce à un point d’entrée unique.
2 – Déclinaison de la stratégie d’urbanisation en étapes projet
La coopérative prend pour point d’ancrage la finalité recherchée, puis décline le projet d’urbanisation en 4 étapes qui viennent supporter cet objectif :
- Étape 1 : Structuration du MDM Tiers.
- Étape 2 : Mise en place du MDM Articles.
- Étape 3 : Travail sur la trajectoire ERP afin de fiabiliser les données en support de la stratégie omnicanale et du e-commerce.
- Étape 4 (finale) : Déploiement des fonctions d’e-ordering puis d’e-commerce pour supporter le développement de l’activité.
La mise en place des modules MDM (Master Data Management) pour structurer les référentiels issus du SI legacy constitue le point de départ de la démarche. Cela permet de solidifier le fonctionnement de l’architecture et la cartographie applicative avant de placer des briques supplémentaires.
Le projet inclut également un chantier transverse de migration de l’infrastructure de l’on-premise vers le Cloud.
3 – Réalisation de la cartographie fonctionnelle cible
L’urbanisation du SI est un chantier d’amélioration continu : bien que la dynamique collective positive soit présente dès le début, la conduite du changement ne doit pas être sous-estimée. La définition de nouvelles responsabilités est notamment nécessaire pour faire vivre les référentiels dans le temps. Mais l’adoption d’une approche phasée permet de percevoir rapidement des résultats positifs, en particulier sur la montée en qualité de la donnée grâce au dédoublonnage. Cette démarche permet de fédérer autour du projet et aide à garder le cap !
Cartographier les flux de données matérialise l’architecture à mettre en place pour se détacher du fonctionnement de point à point.
La coopérative décide de passer par une gare de triage EAI (Enterprise Application Integration) afin d’interfacer tous les référentiels de données avec les applications existantes héritées, l’ERP et les logiciels métiers. L’objectif est d’exploiter les informations consolidées pour alimenter les solutions de gestion : CRM (Customer Relationship Management), outils de BI et OAD (Outils d’aide à la décision), solutions e-commerce, etc.
4 – Mise en place de la vision 360° de l’exploitation agricole grâce à l’architecture MDM Tiers
Pour la coopérative, la nécessité de mieux connaître ses adhérents est centrale à ce projet d’urbanisation. Leur profil évolue à mesure que le modèle agricole se transforme. Le digital offre de nouvelles perspectives pour leur apporter davantage de valeur ajoutée, mais cela requiert une fine connaissance de leurs caractéristiques et de leurs besoins.
La structuration du référentiel Tiers permet de poser les briques fondamentales à la construction d’une vision à 360° de ses adhérents. Concrètement, il s’agit d’ajouter au sein du référentiel les différentes facettes qui caractérisent le profil de chaque adhérent, en prenant en compte les nouvelles réalités du métier (pluriactivité, diversification des d’activités pratiquées, nouveaux modèles agricoles, etc.). Ces caractéristiques sont directement ajoutées à l’architecture du MDM Tiers.
La mise en place d’une hiérarchie Tiers permet par ailleurs de rattacher des tiers entre eux afin d’obtenir une vision consolidée de chaque exploitation agricole et de ses décideurs (pour gérer par exemple un exploitant à la tête de plusieurs fermes).
5 – Constitution d’une équipe projet plurielle autour de l’urbanisation du SI
L’un des critères de succès de la démarche est d’en faire bien plus qu’une simple base de données partagée. Dès le départ le ton est posé : c’est un projet Groupe et un outil au service de tous.
Dans cette logique, l’équipe projet fédère différentes expertises, à la fois bénéficiaires et prescriptrices :
- Le marketing et les référents terrains. Ils apportent la connaissance client, que le MDM va permettre d’approfondir.
- La Finance, dont l’implication est essentielle dans tout projet SI. Elle bénéficiera d’une meilleure vision comptable grâce à l’urbanisation du SI.
- La DSI, garante de la trajectoire du projet. L’équipe gagnera en autonomie, pour mieux accompagner la croissance de la coopérative (intégration simplifiée des nouvelles sociétés dans le SI, centralisation des interfaces, moins de développements spécifiques, etc.).
Retours d’expérience tirés de ce projet d’urbanisation du Système d’Information au sein d’une coopérative agricole
L’urbanisation du SI est un chantier d’amélioration continu : bien que la dynamique collective positive soit présente dès le début, la conduite du changement ne doit pas être sous-estimée. La définition de nouvelles responsabilités est notamment nécessaire pour faire vivre les référentiels dans le temps. Mais l’adoption d’une approche phasée permet de percevoir rapidement des résultats positifs, en particulier sur la montée en qualité de la donnée grâce au dédoublonnage. Cette démarche permet de fédérer autour du projet et aide à garder le cap !
Les solutions apportées par la plateforme de données Phoenix de Blueway pour accompagner l’urbanisation des architectures Cloud hybride
L’objectif de Blueway, avec sa data platform Phoenix, est d’accompagner les entreprises dans l’organisation de leur gouvernance de flux de données, mais aussi dans l’optimisation de leurs processus. Ces deux enjeux sont intimement liés : les besoins des processus guident en permanence le parcours de la donnée.
Avec des métiers plus impliqués que jamais dans la manière dont circule et s’utilise la donnée, la réflexion sur la modélisation des processus est indispensable : elle permet de prendre en compte toutes les interactions de données, d’anticiper les besoins, mais aussi d’impliquer les intervenants métiers, premiers utilisateurs de la donnée.
Nous sommes intimement convaincus que c’est à l’outil de s’adapter et non l’inverse. Il ne faut pas répondre spécifiquement à chaque usage, mais il faut faire converger la collaboration dans l’organisation.
Edouard Cante, Directeur Général Adjoint Produit chez Blueway
Dans ce but, la plateforme Blueway dédiée à l’urbanisation du système d’information associe des solutions ESB (ou bus applicatif) et BPM, pour instaurer une véritable logique de flux.
Les intervenants deviennent ainsi des acteurs majeurs de l’urbanisation du SI. Le BPM associé à l’ESB leur donne la capacité d’agir sur les échanges dans le cadre de l’urbanisation (alertes e-mails, IHM dédiée, définition des rôles et responsabilités pour les séquences d’évènements…) afin d’améliorer le traitement de la donnée tout au long de son cycle de vie.
Outre l’urbanisation et la supervision des échanges, cette démarche permet également d’obtenir une meilleure évolutivité du SI. L’architecture est plus flexible et permet d’envisager des scénarios complexes comme dans le cas des structures hybrides. Plus agiles, les petites et moyennes entreprises peuvent ainsi préparer les projets à venir en tirant le meilleur parti de leurs outils sur site et dans le Cloud.
Au plaisir de discuter avec vous !

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