Claire, Chief Data Officer (ou CDO en raccourci) d’un grand groupe industriel, commence sa journée par un incident de qualité de données qui impacte un rapport métier. En quelques discussions avec le DPO (Data Protection Officer, ou en français le délégué à la protection des données), le DSI et les data stewards, elle identifie la source : un flux mal configuré dans l’ESB (Enterprise Service Bus). Ces micro-crises sont courantes, et avec elles, la montée en puissance de la fonction CDO, garante de la fiabilité, de la conformité et de la traçabilité des données dans un SI toujours plus complexe !
Aujourd’hui, Claire se trouve au carrefour de trois enjeux :
- Technique : pilotage des flux, contrôle qualité, catalogage,
- Opérationnel : coordination IT-métiers, gestion des incidents,
- Réglementaire : respect des cadres légaux (RGPD, AI Act…).
Le CDO est donc le pont entre deux mondes : d’un côté la conformité externe imposée par la loi, de l’autre la gouvernance interne nécessaire à l’agilité et à la valeur.
État des lieux de la gouvernance des données en entreprise
Avant même que Claire n’intervienne, l’environnement autour d’elle reflète une tendance claire : les entreprises sont de plus en plus conscientes de l’importance stratégique de la gouvernance des données, mais peinent encore à la déployer efficacement.
Selon le Baromètre MetraData 2024 de l’ESSEC Business School, près de 50 % des dirigeants français considèrent la gouvernance des données comme une fonction stratégique pour leur entreprise. Pourtant, malgré cette prise de conscience, seuls 25 % estiment que leurs pratiques sont suffisamment matures à ce jour.
Cette dualité (conscience stratégique d’un côté, niveau de maturité opérationnelle encore limité de l’autre) est typique des organisations en transition.
« Les données sont reconnues comme un actif essentiel, mais leur maîtrise réclame une structuration et des efforts concertés parfois encore inachevés. »
Pourquoi cet écart entre ambition et réalité ?
Dans la majorité des cas, la reconnaissance de la valeur des données précède la mise en place d’un pilotage rigoureux.
Encore une fois, les dirigeants comprennent intuitivement que la gouvernance est essentielle, notamment avec la montée de l’IA et des exigences réglementaires (RGPD, AI Act…).
Mais la mise en œuvre reste un chantier long : elle suppose de définir des rôles (CDO, data owners, stewards), d’installer des catalogues de données, des processus qualité, des workflows de résolution, et des KPIs clairs.
Ces sujets structurels sont encore souvent perçus comme « trop techniques » ou trop lourds face à des priorités métiers immédiates.
C’est justement ici que le Chief Data Officer prend toute sa valeur : en traduisant les intentions stratégiques en dispositifs concrets, Claire fait le lien entre l’ambition exprimée et les réalisations, qui manquent souvent de méthode.
Cadre réglementaire externe : conformité impérative
Autre levier, essentiel et parfois plus contraignant, qui s’impose : le cadre réglementaire externe. Avec le RGPD, la gestion des données personnelles a basculé.
Faire remonter une transparence sur le parcours d’un nom, vérifier sa suppression, documenter un consentement, c’est le quotidien de Claire.
L’AI Act vient également désormais compléter ce dispositif : dès 2025, les systèmes d’IA à haut risque devront d’ailleurs pouvoir prouver la qualité et l’origine de chaque donnée d’entraînement, documenter les biais, les records de décision…
« Avec le cadre réglementaire, on ne parle donc plus seulement de bonne gouvernance mais d’impératif légal, que le CDO est appelé à piloter. »
Gouvernance interne : structuration et engagement
Construire un écosystème de gouvernance solide repose sur trois axes essentiels.
- Le catalogage des données permet de les identifier, qualifier et relier à un propriétaire.
- La mise en place de politiques qualité et workflows garantit rigueur et réactivité, avec des outils tels que le BPM (Business Process Management) ou l’ESB.
- Enfin, l’affectation de rôles (data owners, data stewards, comité data) assure une responsabilité claire et partagée.
Le modèle fonctionne en trois phases successives : audit initial, définition d’un modèle de maturité, puis déploiement progressif des workflows de gouvernance.
Claire, appuyée par ses stewards, crée ainsi une armature qui combine agilité métier et discipline opérationnelle.
Le rôle stratégique du CDO à l’ère de l’IA
L’arrivée de l’IA transforme encore la donne, puisque le CDO dope son rôle stratégique en devenant garant de la fiabilité et de la résistance de la donnée.
Ainsi, Claire supervise les ensembles d’entraînement, s’assure que les biais sont identifiés et documentés, que les métadonnées sont complètes, et qu’un historique de chaque transformation est conservé.
Elle travaille également en étroite collaboration avec son Chief AI Officer, garantissant que les usages IA sont conformes, auditables et traçables. Ainsi, le CDO reste le pilier central d’une structure agile, capable de s’adapter de manière continue aux évolutions de la réglementation IA.
« La gouvernance devient ainsi un système vivant, mêlant qualité, conformité et innovation. »
Blueway, partenaire du CDO et de la vision gouvernée
Chez Blueway, nous sommes convaincus qu’optimiser la gouvernance de ses données, c’est aussi partager efficacement des informations en interne et en externe. C’est pourquoi notre plateforme Phoenix est taillée pour le CDO : catalogue centralisé, traçabilité automatique, qualité pilotée, workflows de gouvernance et intégration BPM/ESB/APIM. Elle permet de documenter chaque flux, tracer chaque transformation, et produire les preuves nécessaires aux différents audits.
Gouvernance opérationnelle et évolutive
Concrètement, avec Blueway, Claire peut transformer la gouvernance de ses données en levier stratégique :
- un pilotage précis du besoin à la conformité,
- un support automatique de la qualité et de la traçabilité,
- une réponse agile aux exigences réglementaires et métiers.
Article mis à jour le 24/06/2025

Echangez sur vos problématiques de qualité de données avec un expert Blueway !